En mars 2023, je me suis remis à écouter les ondes courtes. J’ai ressorti du placard un petit poste de radio à affichage numérique acheté au début des années 2000 (un Philips AE-3650 estampillé Digital World Receiver, la classe !) Outre les stations du monde entier, je captais, à l’époque, les conversations des appareils téléphoniques portatifs, un peu avant le 25.60 mhz… Sur les téléphones modernes, je ne parle pas des smartphones, les liaisons ne se font plus selon le même protocole, vous pouvez donc causer tranquillement… Mais revenons à ce petit Philips. II couvre les fréquences 2.30 mhz (la bande des 120 mètres) à 26.10 mhz (bande des 11 mètres), il tient dans la main et l’antenne télescopique suffit pour capter les radios. Il est relativement sensible mais contrairement aux postes plus modernes comme le Tecsun PL-660 et le XHDATA D-808, il ne possède que dix mémoires pour les OC (cinq supplémentaires pour la FM et les PO – petites ondes ou ondes moyennes) et il n’a pas de prise d’antenne extérieure. On ne peut pas non plus choisir la station à partir de sa fréquence.
Les ondes courtes, alors, pourquoi c’est trop bien ?
Certes, vous pouvez écouter les mêmes programmes sur le site internet des radios et sur des applications comme TuneIn ou Radio Garden, avec un son de bonne qualité et sans interférences. Mais réaliser que les ondes traversent la planète grâce à la réverbération sur la couche atmosphérique, moi ça me laisse rêveur. La réception est meilleure de nuit et les stations adaptent leurs programmes en langue française à ces moments-là. Les radios que je reçois le mieux à Brest sont Radio Roumanie Internationale, Radio Chine Internationale, Radio Vatican, Radio France Internationale, la Voix du Vietnam, Radio Adventiste du Sénégal et BBC Afrique. Mais soyons honnêtes : depuis l’avènement du web, les ondes courtes ne font plus recette et les programmes s’adressent en priorité aux populations des pays en voie de développement, vu qu’on les capte partout, afin de promouvoir la culture et l’économie du pays diffuseur.
Les ondes courtes, c’est aussi sur internet
Vous ne possédez pas de radio ondes courtes ? Voici l’adresse générale de kiwisdr.com qui pointe vers des postes virtuels partout dans le monde, à partir de récepteurs SDR (radio définie par logiciel). Entre quatre et huit personnes peuvent écouter sur internet, une gamme d’ondes simultanément (et la réception est bonne grâce à l’antenne utilisée, et isolée des appareils électroniques perturbateurs). Déplacez simplement le curseur, cliquez sur la représentation sous forme de scan (les lignes rouges dans le spectre), ou entrez la fréquence (et/ou la bande) en bas à droite de l’écran. Par exemple, 9790.00 pour Radio France Internationale. Vous pouvez aussi vous procurer ce récepteur pour quelques dizaines d’euros : un dongle qui se branche sur l’USB de l’ordinateur et qui fonctionne grâce à une application, en général gratuite. Sachez aussi que les horaires de diffusion en ondes courtes changent deux fois dans l’année, en octobre et en mars (heure d’hiver/heure d’été). Des passionnés publient des listes de fréquences sur internet (comme Jean-Michel Aubier – voir aussi ce site de radioamateurs). La bible reste ce livre, le World Radio TV Handbook (WRTH) qui répertorie l’ensemble des radios et des télés du monde ainsi que leurs fréquences (il contient aussi des portraits et d’autres articles de fond).
© Christophe Pluchon